son patrimoine

Jacques Callot 25 mars 1592 - 25 mars 1635

Le village de Bainville possède dans son patrimoine une des maisons qui fut propriété de la famille du graveur Jacques Callot.

Une des maisons car les Callot possédaient d’autres demeures, dont une à Houdemont et bien sûr à Nancy où Jacques Callot est né le 25 mars 1592 selon les recherches des historiens et biographes qui s’accordent assez bien sur cette date en recoupant plusieurs documents.

Les grands parents de Jacques, Claude Callot et Claudon de Fricourt

Portrait de Lucas Vorsterman d’après une peinture de Van Dyck

Jacques Callot 25 mars 1592 - 25 mars 1635

Le village de Bainville possède dans son patrimoine une des maisons qui fut propriété de la famille du graveur Jacques Callot.

Une des maisons car les Callot possédaient d’autres demeures, dont une à Houdemont et bien sûr à Nancy où Jacques Callot est né le 25 mars 1592 selon les recherches des historiens et biographes qui s’accordent assez bien sur cette date en recoupant plusieurs documents.

Les grands parents de Jacques, Claude Callot et Claudon de Fricourt

Portrait de J.Callot par Lucas Vorsterman d’après une peinture de Van Dyck

La maison appartenait au grand père de Jacques, Claude Callot qui était archer du duc de Lorraine. A cette époque, la Lorraine était un état souverain. Celui-ci l’anoblit en 1584 ce qui le dotera d’armoiries : 5 étoiles d’or posées en sautoir. La commune de Bainville a repris ses armoiries pour en faire l’écusson du village. Claude Callot qui serait originaire des Flandres, fit l’acquisition de cette maison en 1585. Ce domaine avec ses terres, était à l’origine une ferme, avec également des terres à Xeuilley. Claude Callot va se composer d’un domaine important. Il va réaménager la maison à son goût. Il est marié à Claudon de Fricourt qui elle, est apparentée à la famille de Jeanne d’Arc. Claude Callot exploitait également une hôtellerie à Nancy à l’enseigne «  aux Trois rois » sise rue de la Boudière, actuellement le n° 38 d’après Pierre Marot en 1975.

 

Claude et Claudon Callot eurent une nombreuse progéniture : 7 enfants dont l’aîné, Jean, père de Jacques et qui héritera de cette maison.

C’est donc Jean, fils aîné de Claude Callot et Claudon de Fricourt qui hérite de la maison.

 

Jean, marié à Renée de Brunehaut, fille du chirurgien du duc de Lorraine. Jean le père de Jacques était héraut d’armes de ce duc, il fut anobli par ce dernier. Il semblerait qu’il ne fut pas un bon gestionnaire et qu’il laissa beaucoup de dettes à sa veuve.

La guerre a dévasté le village de Bainville, les reîtres du duc De Bouillon brûlèrent le village, la maison fut pillée et saccagée, mais elle restait debout. Les affres de la guerre étant passés, Jean Callot effectua des travaux d’embellissement au domaine et l’on retrouve la date de 1611 sur le fronton de la porte, date probable des travaux : on en a une trace dans un document de l’évêque de Toul, Jean des Porcelets de Maillane (1607-1624):  C’est une lettre d'affranchissement datée du 7 avril 1614, qui nous apprend que la Maison a été récemment agrandie, embellie et dotée de commodités. Le blason que l’on peut voir aujourd’hui au fronton n’est pas celui de la famille de Jacques Callot. Il fut  remplacé lors des successions par celui de la branche cadette des Callot probablement.

 

Jacques rachètera le domaine de Bainville, domaine qui se composait de vignes, pressoir, colombier, jardins et chenevières, le 25 juillet 1632, à sa mère et à ses cohéritiers, Jean son frère ainé, François un autre frère et son beau-frère Nicolas Notaire et pour ça, il s’endetta. Il loua donc pour une rente de 800 francs tous les biens de Bainville, ne conservant pour sa jouissance personnelle que la grande chambre du vieux pavillon.

La maison appartenait au grand père de Jacques, Claude Callot qui était archer du duc de Lorraine. A cette époque, la Lorraine était un état souverain. Celui-ci l’anoblit en 1584 ce qui le dotera d’armoiries : 5 étoiles d’or posées en sautoir. La commune de Bainville a repris ses armoiries pour en faire l’écusson du village. Claude Callot qui serait originaire des Flandres, fit l’acquisition de cette maison en 1585. Ce domaine avec ses terres, était à l’origine une ferme, avec également des terres à Xeuilley. Claude Callot va se composer d’un domaine important. Il va réaménager la maison à son goût. Il est marié à Claudon de Fricourt qui elle, est apparentée à la famille de Jeanne d’Arc. Claude Callot exploitait également une hôtellerie à Nancy à l’enseigne «  aux Trois rois » sise rue de la Boudière, actuellement le n° 38 d’après Pierre Marot en 1975.

 

Claude et Claudon Callot eurent une nombreuse progéniture : 7 enfants dont l’aîné, Jean, père de Jacques et qui héritera de cette maison.

C’est donc Jean, fils aîné de Claude Callot et Claudon de Fricourt qui hérite de la maison.

 

Jean, marié à Renée de Brunehaut, fille du chirurgien du duc de Lorraine. Jean le père de Jacques était héraut d’armes de ce duc, il fut anobli par ce dernier. Il semblerait qu’il ne fut pas un bon gestionnaire et qu’il laissa beaucoup de dettes à sa veuve.

La guerre a dévasté le village de Bainville, les reîtres du duc De Bouillon brûlèrent le village, la maison fut pillée et saccagée, mais elle restait debout. Les affres de la guerre étant passés, Jean Callot effectua des travaux d’embellissement au domaine et l’on retrouve la date de 1611 sur le fronton de la porte, date probable des travaux : on en a une trace dans un document de l’évêque de Toul, Jean des Porcelets de Maillane (1607-1624):  C’est une lettre d'affranchissement datée du 7 avril 1614, qui nous apprend que la Maison a été récemment agrandie, embellie et dotée de commodités. Le blason que l’on peut voir aujourd’hui au fronton n’est pas celui de la famille de Jacques Callot. Il fut  remplacé lors des successions par celui de la branche cadette des Callot probablement.

 

Jacques rachètera le domaine de Bainville, domaine qui se composait de vignes, pressoir, colombier, jardins et chenevières, le 25 juillet 1632, à sa mère et à ses cohéritiers, Jean son frère ainé, François un autre frère et son beau-frère Nicolas Notaire et pour ça, il s’endetta. Il loua donc pour une rente de 800 francs tous les biens de Bainville, ne conservant pour sa jouissance personnelle que la grande chambre du vieux pavillon.

Aujourd'hui, la Maison des Callot ne ressemble plus vraiment à celle de la gravure faite par Jacques Callot (dessin n°1295). Elle se présente sous la forme d'un h avec une cour centrale donnant sur la rue et autour de laquelle s'articulent les corps de bâtiment. La partie centrale a gardé sa porte cochère surmontée des armoiries de la branche cadette des Callot. A droite, subsiste également un élégant porche à arcades avec sa tour d'escalier ronde. Le bâtiment de gauche en entrant dans la cour, depuis la rue, a gardé une petite niche à entablement pyramidal typique du XVIIe siècle, deux belles coquilles Saint-Jacques et une statuette de la Vierge moderne. Cet ensemble date bien du début du XVIIe siècle avec des remaniements postérieurs.

Enfin, un superbe puits contemporain de la maison a été préservé à droite du portail d'entrée. Le tilleul à côté aurait été planté en 1789 d’après  le bouche à oreille, c’est ce que les anciens du village disaient et qu’aujourd’hui je dis à mon tour.

Aujourd'hui, la Maison des Callot ne ressemble plus vraiment à celle de la gravure faite par Jacques Callot (dessin n°1295). Elle se présente sous la forme d'un h avec une cour centrale donnant sur la rue et autour de laquelle s'articulent les corps de bâtiment. La partie centrale a gardé sa porte cochère surmontée des armoiries de la branche cadette des Callot. A droite, subsiste également un élégant porche à arcades avec sa tour d'escalier ronde. Le bâtiment de gauche en entrant dans la cour, depuis la rue, a gardé une petite niche à entablement pyramidal typique du XVIIe siècle, deux belles coquilles Saint-Jacques et une statuette de la Vierge moderne. Cet ensemble date bien du début du XVIIe siècle avec des remaniements postérieurs.

Enfin, un superbe puits contemporain de la maison a été préservé à droite du portail d'entrée. Le tilleul à côté aurait été planté en 1789 d’après  le bouche à oreille, c’est ce que les anciens du village disaient et qu’aujourd’hui je dis à mon tour.

Plusieurs biographies indiquent que dans cette maison de famille, Jacques Callot serait venu y séjourner quelques temps à son retour d’Italie en 1622.

Sans enfants, la maison va aller dans la branche de Jean Callot son frère aîné. Celui-ci, épousa Charlotte de Flandres avec laquelle il eut 7 enfants, dont Jean car, c’était coutume de redonner les prénoms de génération en génération. Jean Callot, frère de Jacques, devenu veuf, épousera en seconde noces Louise de Carteret, qui elle, devenue veuve à son tour, vendra ses biens le 23 mai 1667 à Jean Callot, le fils de son époux, son beau-fils donc, et  neveu de Jacques, qui deviendra propriétaire de ce bien. Dans sa descendance, on trouve Madame De Graffigny. Puis, par héritage successifs :

La maison, deviendra la propriété de la famille de Jacques Gabriel De Bouligny, un général, qui meurt sans héritiers directs. La maison ira alors à un neveu de sa femme le marquis Du Puy. Marquis qui en fera don en 1949 à l’Office d’Hygiène Sociale de Meurthe et Moselle. La maison va rester inhabitée  et servira à abriter durant la guerre de 14-18 les bureaux des différents régiments de passage ou en cantonnement. En 1917, le 20ème corps y établissait son service de santé. On sait que Monseigneur RUCH évêque coadjuteur de Nancy y séjourna en 1917 puis le général BOOWLEY de la 2ème brigade d’artillerie des USA en 1918 ainsi que le commandant BROCARD et son état major escadrille GUYNEMER.

En 39- 45, elle fut également utilisée par les armées françaises et allemandes.

En 1966, le pavillon va être remis en état pour devenir le centre Jacques Parisot.

1966, construction du centre Parisot

Marquis qui en fera don en 1949 à l’Office d’Hygiène Sociale de Meurthe et Moselle

La pierre tombale à l’église. Voir la pierre et son inscription : Nicolas 7 mois et Catherine 6 ans + 1611 enfants de Jean Callot et Renée Brunehaut.

A l’emplacement de l’église existait une chapelle « la chapelle de l’Annonciation » qui faisait partie des propriétés de la famille Callot. En effet, on trouve les traces de l’existence d’une chapelle dédiée à notre Dame dans des documents, chapelle qui a été donnée à Claudon Callot, donc la grand-mère de Jacques au moment où Claude son époux achetait le domaine de Bainville.

La guerre de trente ans (1618-1648) ne fit pas grâce à cette chapelle. Elle fut détruite. On trouve encore dans les testaments qu’en 1643, la chapelle fut donnée à François, frère de Jean et neveu de Jacques. La construction de l’église actuelle, dura 80 ans et s’acheva en 1764, comme en témoigne la pierre inaugurale.

La pierre tombale à l’église

la pierre inaugurale de l'église de Bainville

Le nombre de ses frères et sœurs varie selon les biographes. Solange Louis par exemple, signale dans un livre récent : 6 frères et 3 sœurs, le nom de Nicolas sur la pierre tombale ne figure pas dans l’arbre généalogique qu’elle donne peut-être à cause de sa mort très petit.

 

La Lorraine est toujours gouvernée par les ducs quand Jacques vient au monde en 1592 à Nancy. On situe la maison où il est né à l’angle de l’actuelle rue Callot, ancienne rue des comptes.

Jacques s’intéressa très tôt au dessin, faisant de l’enluminure avec les lettres de l’alphabet à l'age 8/9 ans. Son père était sans doute réticent à le voir attiré par cet art mais ne le contraria pas outre mesure puisqu’il le mit en apprentissage en 1607 pour 4 ans chez l’orfèvre nancéien DEMANGE CROCQ. Il lui avait été inculqué également l’art de l’écriture, un peu de luth et des rudiments d’escrime. Jacques se régalait des aventures inopinées et déclarait qu’être spectateur de tous les spectacles du monde était un bel emploi. On ne s’étonnera pas que ses œuvres soient aussi riches de détails et de scènes de vie.

Solitaire, affable, poli et toujours habillé avec recherche et goût, il attirait la sympathie.

 

Toujours avide de regarder le travail des maîtres comme le Chevalier Bellange lequel voulut mettre à l’honneur auprès des peintres de l’époque la gravure à l’eau forte. Avec son ami Israël Henriet de 2 ans son aîné, Callot fréquentait la maison du chevalier Jacques Bellange où Claude Déruet, un autre compagnon de Jacques, était aussi en apprentissage. Sa première gravure « le portrait de Charles III » est datée de 1607.

Callot, chiquement vêtu

Première gravure, Portrait de Charles III (1607)

Le nombre de ses frères et sœurs varie selon les biographes. Solange Louis par exemple, signale dans un livre récent : 6 frères et 3 sœurs, le nom de Nicolas sur la pierre tombale ne figure pas dans l’arbre généalogique qu’elle donne peut-être à cause de sa mort très petit.

 

La Lorraine est toujours gouvernée par les ducs quand Jacques vient au monde en 1592 à Nancy. On situe la maison où il est né à l’angle de l’actuelle rue Callot, ancienne rue des comptes.

Jacques s’intéressa très tôt au dessin, faisant de l’enluminure avec les lettres de l’alphabet à l'age 8/9 ans. Son père était sans doute réticent à le voir attiré par cet art mais ne le contraria pas outre mesure puisqu’il le mit en apprentissage en 1607 pour 4 ans chez l’orfèvre nancéien DEMANGE CROCQ. Il lui avait été inculqué également l’art de l’écriture, un peu de luth et des rudiments d’escrime. Jacques se régalait des aventures inopinées et déclarait qu’être spectateur de tous les spectacles du monde était un bel emploi. On ne s’étonnera pas que ses œuvres soient aussi riches de détails et de scènes de vie.

Solitaire, affable, poli et toujours habillé avec recherche et goût, il attirait la sympathie.

 

Toujours avide de regarder le travail des maîtres comme le Chevalier Bellange lequel voulut mettre à l’honneur auprès des peintres de l’époque la gravure à l’eau forte. Avec son ami Israël Henriet de 2 ans son aîné, Callot fréquentait la maison du chevalier Jacques Bellange où Claude Déruet, un autre compagnon de Jacques, était aussi en apprentissage. Sa première gravure « le portrait de Charles III » est datée de 1607.

Sur cette représentation. : 1138 hommes et femmes, 45 chevaux, 67 ânes et 137 chiens, un véritable travail de précision. H. 38,5 ; l. 66,5 cm

Puis Callot s’en retourna à Nancy en 1622. C’est là qu’on pense qu’il est venu voir le domaine de Bainville, une de ses gravures représentant le village à cette époque.  Il retrouva à Nancy ses parents, mais ne souhaita pas habiter chez eux, il  s’installa donc dans une maison rue Derrière. Il va épouser le 11 novembre 1923 Catherine Kuttinger en l’église Saint Epvre. Catherine Kuttinger était la fille d’un échevin de Marsal. Elle avait une fille d’un premier mariage. Jacques en fit un portrait. Ce mariage fut plus un arrangement de confort pour Callot, son épouse ayant quelque fortune. Celle-ci, ne lui donnera pas d’héritiers ni d’ailleurs à ses 2 autres maris, Jean Garnier qu’elle épouse en 1636 et Jean Mouchot en 1645. Elle décèdera le 2 octobre 1679.

En 1626 Jacques fit un bref séjour au Pays Bas à Anvers, le temps d’y trouver l’inspiration pour sa gravure « Le siège de Breda ».

"Le siège de Breda"

Jacques Callot fut un inovateur pour les eaux fortes :

 

Le style Callot se caractérise par la netteté du trait et la profondeur de l’encrage qui permettent de conserver une parfaite lisibilité à ses « eaux fortes » malgré le fréquent foisonnement des scènes et des personnages, sur des gravures de surface restreintes. Callot en effet, préféra très vite l’eau forte au burin. Son sens inné de la photographie instantanée du monde qui l’entoure contribue à faire de ses œuvres le miroir de son temps.

Au fil de sa carrière, Callot grave de plus en plus de paysages, à la fois scène de mœurs, scènes de guerre et paysages. Pour donner l’impression de profondeur, il utilise la technique de la perspective aérienne : alternance de plans clairs et foncés. Foncés au premier plan et en dégradé par palier plutôt qu’en continu. Cette déclinaison des plans, l’utilisation des ombres et lumières sont conduites de façon logique. L’exiguïté de la surface dont dispose Callot l’incite à travailler en agrandissant l’espace comme du 3D. exemple « La Carrière » de Nancy.

Les collectionneurs d’estampes, de petits tableaux de cabinet, prenaient grand plaisir à regarder longuement les images, à examiner un à un chaque personnage pour découvrir chaque détail. La virtuosité était considérée comme une qualité suprême chez un artiste.

La puissance de l’image a fait de la gravure un instrument privilégié de la propagande dans tous les domaines, déjà à cette époque et utilisée par les plus grands souverains.

 

 

Callot fut innovateur dans ses techniques :

 

Le principe d’une eau forte était qu’après avoir réalisé le dessin et la gravure, la plaque de cuivre était plongée aussitôt après avoir été passée au vernis mol dans un bain acide. Callot eu l’idée en regardant travailler les marins, d’utiliser un vernis dur, comme eux, qui séchait très rapidement et il n’était pas nécessaire de plonger la plaque tout de suite dans le bain acide, elle pouvait ainsi attendre 6 mois à un an. Jacques Callot utilisa aussi comme outil, l’échoppe couchée au lieu de la pointe, instrument qu’il emprunta aux orfèvres pour pouvoir réaliser un trait plus dynamique, créant des pleins et des déliés grâce au profil triangulaire de l’instrument.

La technique des morsures successives qui consistait à plonger la plaque de cuivre dans des bains acides successifs permettait d’obtenir une morsure plus ou moins profonde du trait. Cette technique donnait une forte sensation de profondeur du champ de l’image. Cette technique, Callot l’utilisa avec un fort impact visuel, elle sera reprise par Rembrandt.

 

L’œuvre de Callot est impressionnante, environ 1400 dessins, quelques 900 estampes,  près de 1500 gravures. La dimension des cuivres était en moyenne de 23 cm sur 35 cm, format A4, parfois plus petit. Toutes ces planches sont des merveilles de l’art.

Jacques Callot côtoyait des artistes reconnus à la cour des ducs de Lorraine, puis  lors de son séjour en Italie où il est soutenu par la famille des Médicis, particulièrement Cosme II puis Ferdinand. Ses relations avec la haute société le servaient bien dans le développement de sa vocation artistique. Son génie dans la gravure y était très apprécié. Il retourne en Lorraine, suite à des circonstances à la fois familiales et ainsi qu’aux bouleversements au sein de la famille des Médicis. Il assiste à l’affrontement du roi Louis XIII avec Charles IV de Lorraine, successeur de Charles III. En effet, à cette époque, Louis XIII veut s’adjoindre la Lorraine et entre dans Nancy, terre catholique, le 25 septembre 1633. La Lorraine restera occupée durant 26 ans. Louis XIII reconnaissant en Callot un artiste talentueux lui avait commandé une gravure représentant la prise de Nancy, Callot ne voulut jamais réaliser cette gravure. Son attachement à son pays était si fort qu’il ne voulut pas le trahir en mettant son art au service de l’occupant.

A la fin de sa vie, souffrant d’un cancer à l’estomac, Callot se tournera vers la religion, devenant  dévot profond. Ses œuvres de l’époque le traduisent : Les 7 péchés capitaux et surtout la Tentation de saint Antoine où Callot voulut représenter le triomphe de la vertu résistant par le signe de la croix à toutes les attaques de l’enfer. Un vaste tableau d’une belle ordonnance où l’on trouve fidèlement traduite la pensée de l’Evangile. Le diable y est représenté de façon assez plaisante, très espiègle, seul reproche que pourrait lui faire les orthodoxes.

Plusieurs biographies indiquent que dans cette maison de famille, Jacques Callot serait venu y séjourner quelques temps à son retour d’Italie en 1622.

Sans enfants, la maison va aller dans la branche de Jean Callot son frère aîné. Celui-ci, épousa Charlotte de Flandres avec laquelle il eut 7 enfants, dont Jean car, c’était coutume de redonner les prénoms de génération en génération. Jean Callot, frère de Jacques, devenu veuf, épousera en seconde noces Louise de Carteret, qui elle, devenue veuve à son tour, vendra ses biens le 23 mai 1667 à Jean Callot, le fils de son époux, son beau-fils donc, et  neveu de Jacques, qui deviendra propriétaire de ce bien. Dans sa descendance, on trouve Madame De Graffigny. Puis, par héritage successifs :

La maison, deviendra la propriété de la famille de Jacques Gabriel De Bouligny, un général, qui meurt sans héritiers directs. La maison ira alors à un neveu de sa femme le marquis Du Puy. Marquis qui en fera don en 1949 à l’Office d’Hygiène Sociale de Meurthe et Moselle. La maison va rester inhabitée  et servira à abriter durant la guerre de 14-18 les bureaux des différents régiments de passage ou en cantonnement. En 1917, le 20ème corps y établissait son service de santé. On sait que Monseigneur RUCH évêque coadjuteur de Nancy y séjourna en 1917 puis le général BOOWLEY de la 2ème brigade d’artillerie des USA en 1918 ainsi que le commandant BROCARD et son état major escadrille GUYNEMER.

En 39- 45, elle fut également utilisée par les armées françaises et allemandes.

En 1966, le pavillon va être remis en état pour devenir le centre Jacques Parisot.

1966, construction du centre Parisot

Marquis qui en fera don en 1949 à l’Office d’Hygiène Sociale de Meurthe et Moselle

La pierre tombale à l’église. Voir la pierre et son inscription : Nicolas 7 mois et Catherine 6 ans + 1611 enfants de Jean Callot et Renée Brunehaut.

A l’emplacement de l’église existait une chapelle « la chapelle de l’Annonciation » qui faisait partie des propriétés de la famille Callot. En effet, on trouve les traces de l’existence d’une chapelle dédiée à notre Dame dans des documents, chapelle qui a été donnée à Claudon Callot, donc la grand-mère de Jacques au moment où Claude son époux achetait le domaine de Bainville.

La guerre de trente ans (1618-1648) ne fit pas grâce à cette chapelle. Elle fut détruite. On trouve encore dans les testaments qu’en 1643, la chapelle fut donnée à François, frère de Jean et neveu de Jacques. La construction de l’église actuelle, dura 80 ans et s’acheva en 1764, comme en témoigne la pierre inaugurale.

La pierre tombale à l’église

la pierre inaugurale de l'église de Bainville

Le nombre de ses frères et sœurs varie selon les biographes. Solange Louis par exemple, signale dans un livre récent : 6 frères et 3 sœurs, le nom de Nicolas sur la pierre tombale ne figure pas dans l’arbre généalogique qu’elle donne peut-être à cause de sa mort très petit.

 

La Lorraine est toujours gouvernée par les ducs quand Jacques vient au monde en 1592 à Nancy. On situe la maison où il est né à l’angle de l’actuelle rue Callot, ancienne rue des comptes.

Jacques s’intéressa très tôt au dessin, faisant de l’enluminure avec les lettres de l’alphabet à l'age 8/9 ans. Son père était sans doute réticent à le voir attiré par cet art mais ne le contraria pas outre mesure puisqu’il le mit en apprentissage en 1607 pour 4 ans chez l’orfèvre nancéien DEMANGE CROCQ. Il lui avait été inculqué également l’art de l’écriture, un peu de luth et des rudiments d’escrime. Jacques se régalait des aventures inopinées et déclarait qu’être spectateur de tous les spectacles du monde était un bel emploi. On ne s’étonnera pas que ses œuvres soient aussi riches de détails et de scènes de vie.

Solitaire, affable, poli et toujours habillé avec recherche et goût, il attirait la sympathie.

 

Toujours avide de regarder le travail des maîtres comme le Chevalier Bellange lequel voulut mettre à l’honneur auprès des peintres de l’époque la gravure à l’eau forte. Avec son ami Israël Henriet de 2 ans son aîné, Callot fréquentait la maison du chevalier Jacques Bellange où Claude Déruet, un autre compagnon de Jacques, était aussi en apprentissage. Sa première gravure « le portrait de Charles III » est datée de 1607.

Callot, chiquement vêtu

Première gravure, Portrait de Charles III (1607)

On dit que souhaitant se rendre en Italie où les artistes étaient en grande faveur à la cour des Médicis, il suivit une troupe de bohémiens pour s’y rendre. Il ne resta donc pas chez Demange Crocq les 4 ans prévus dans son contrat d’apprentissage. Il passa quelques temps à Rome où il se perfectionna dans l’art de manier le burin auprès du graveur Philippe Thomassin, originaire de Troyes. Il tomba sous le charme de la jeune épouse de son maître, la Signora Bianca qui avait un faible pour lui et aimait le regarder travailler. Thomassin n’apprécia pas du tout leur complicité.

 

Puis il s’en va à Florence en 1612 où il va vivre une période d’intense activité. On lui enseigne l’art de la perspective et il dessine énormément. Avec comme maître Antonio Tempesta, et jules Parigi. Apprécié par les Médicis, sa première commande d’importance fut demandée par l’épouse du grand Duc Ferdinand, « l’histoire de sa vie et ses victoires » réalisation  qu’il entreprit de bon cœur.

 

Durant ces 10 années qu’il passa à Florence, il grava des œuvres comme : Le Puits et le Purgatoire, Le voyage de la terre sainte, Le massacre des innocents, La grande passion, La vie du soldat dont un des originaux se trouve au musée de Florence ainsi que mille autres fantaisies charmantes et grotesques toujours originales et la célèbre foire de l’impruneta.

 

Sur cette représentation. : 1138 hommes et femmes, 45 chevaux, 67 ânes et 137 chiens, un véritable travail de précision. H. 38,5 ; l. 66,5 cm

Puis Callot s’en retourna à Nancy en 1622. C’est là qu’on pense qu’il est venu voir le domaine de Bainville, une de ses gravures représentant le village à cette époque.  Il retrouva à Nancy ses parents, mais ne souhaita pas habiter chez eux, il  s’installa donc dans une maison rue Derrière. Il va épouser le 11 novembre 1923 Catherine Kuttinger en l’église Saint Epvre. Catherine Kuttinger était la fille d’un échevin de Marsal. Elle avait une fille d’un premier mariage. Jacques en fit un portrait. Ce mariage fut plus un arrangement de confort pour Callot, son épouse ayant quelque fortune. Celle-ci, ne lui donnera pas d’héritiers ni d’ailleurs à ses 2 autres maris, Jean Garnier qu’elle épouse en 1636 et Jean Mouchot en 1645. Elle décèdera le 2 octobre 1679.

En 1626 Jacques fit un bref séjour au Pays Bas à Anvers, le temps d’y trouver l’inspiration pour sa gravure « Le siège de Breda ».

"Le siège de Breda"

Jacques Callot fut un inovateur pour les eaux fortes :

 

Le style Callot se caractérise par la netteté du trait et la profondeur de l’encrage qui permettent de conserver une parfaite lisibilité à ses « eaux fortes » malgré le fréquent foisonnement des scènes et des personnages, sur des gravures de surface restreintes. Callot en effet, préféra très vite l’eau forte au burin. Son sens inné de la photographie instantanée du monde qui l’entoure contribue à faire de ses œuvres le miroir de son temps.

Au fil de sa carrière, Callot grave de plus en plus de paysages, à la fois scène de mœurs, scènes de guerre et paysages. Pour donner l’impression de profondeur, il utilise la technique de la perspective aérienne : alternance de plans clairs et foncés. Foncés au premier plan et en dégradé par palier plutôt qu’en continu. Cette déclinaison des plans, l’utilisation des ombres et lumières sont conduites de façon logique. L’exiguïté de la surface dont dispose Callot l’incite à travailler en agrandissant l’espace comme du 3D. exemple « La Carrière » de Nancy.

Les collectionneurs d’estampes, de petits tableaux de cabinet, prenaient grand plaisir à regarder longuement les images, à examiner un à un chaque personnage pour découvrir chaque détail. La virtuosité était considérée comme une qualité suprême chez un artiste.

La puissance de l’image a fait de la gravure un instrument privilégié de la propagande dans tous les domaines, déjà à cette époque et utilisée par les plus grands souverains.

 

 

Callot fut innovateur dans ses techniques :

 

Le principe d’une eau forte était qu’après avoir réalisé le dessin et la gravure, la plaque de cuivre était plongée aussitôt après avoir été passée au vernis mol dans un bain acide. Callot eu l’idée en regardant travailler les marins, d’utiliser un vernis dur, comme eux, qui séchait très rapidement et il n’était pas nécessaire de plonger la plaque tout de suite dans le bain acide, elle pouvait ainsi attendre 6 mois à un an. Jacques Callot utilisa aussi comme outil, l’échoppe couchée au lieu de la pointe, instrument qu’il emprunta aux orfèvres pour pouvoir réaliser un trait plus dynamique, créant des pleins et des déliés grâce au profil triangulaire de l’instrument.

La technique des morsures successives qui consistait à plonger la plaque de cuivre dans des bains acides successifs permettait d’obtenir une morsure plus ou moins profonde du trait. Cette technique donnait une forte sensation de profondeur du champ de l’image. Cette technique, Callot l’utilisa avec un fort impact visuel, elle sera reprise par Rembrandt.

 

L’œuvre de Callot est impressionnante, environ 1400 dessins, quelques 900 estampes,  près de 1500 gravures. La dimension des cuivres était en moyenne de 23 cm sur 35 cm, format A4, parfois plus petit. Toutes ces planches sont des merveilles de l’art.

Jacques Callot côtoyait des artistes reconnus à la cour des ducs de Lorraine, puis  lors de son séjour en Italie où il est soutenu par la famille des Médicis, particulièrement Cosme II puis Ferdinand. Ses relations avec la haute société le servaient bien dans le développement de sa vocation artistique. Son génie dans la gravure y était très apprécié. Il retourne en Lorraine, suite à des circonstances à la fois familiales et ainsi qu’aux bouleversements au sein de la famille des Médicis. Il assiste à l’affrontement du roi Louis XIII avec Charles IV de Lorraine, successeur de Charles III. En effet, à cette époque, Louis XIII veut s’adjoindre la Lorraine et entre dans Nancy, terre catholique, le 25 septembre 1633. La Lorraine restera occupée durant 26 ans. Louis XIII reconnaissant en Callot un artiste talentueux lui avait commandé une gravure représentant la prise de Nancy, Callot ne voulut jamais réaliser cette gravure. Son attachement à son pays était si fort qu’il ne voulut pas le trahir en mettant son art au service de l’occupant.

A la fin de sa vie, souffrant d’un cancer à l’estomac, Callot se tournera vers la religion, devenant  dévot profond. Ses œuvres de l’époque le traduisent : Les 7 péchés capitaux et surtout la Tentation de saint Antoine où Callot voulut représenter le triomphe de la vertu résistant par le signe de la croix à toutes les attaques de l’enfer. Un vaste tableau d’une belle ordonnance où l’on trouve fidèlement traduite la pensée de l’Evangile. Le diable y est représenté de façon assez plaisante, très espiègle, seul reproche que pourrait lui faire les orthodoxes.

Les médecins lui ordonnent d’abandonner son travail mais il voulut consacrer ses dernières forces à parachever son œuvre, ne trouvant de charme à la vie que dans son travail. Il faut croire que Catherine Kuttinger ne fut pas pour lui une autre Signora Bianca.

 

Il grava encore, semblant renaître à la vie, « La petite treille ». Qui sait si Callot, désabusé de tout, lui qui maniait la pointe du graveur comme il aurait écrit, N’a pas mis dans cette œuvre son dernier rêve ? « L’épanouissement de la nature et la joie sereine des paysans ».

"L’épanouissement de la nature et la joie sereine des paysans"

Callot mourut le 25 mars 1635 âgé de 42 ans. On l’inhuma dans la chapelle des Cordeliers parmi les sépultures des ducs de Lorraine. Son portrait peint sur marbre par son ami Michel Lasne est suspendu au dessus du tombeau. Son ami Israël Henriet éditera ses œuvres allant même parfois à les signer de son nom. Callot lui ayant confié ses cuivres et la charge de les éditer. Ce n’était pas forcément la coutume que les artistes signent leurs œuvres. Israël Sylvestre son neveu en héritera à son tour. Leurs bustes sont placés de chaque côté de la statue de Callot place Vaudémont.

En 1793, les sans culottes croyant avoir à faire à un grand duc mutilèrent le portrait. Après la révolution française, les cendres de Callot retrouvées en 1825 ont été religieusement transportées et il repose côte à côte avec les ducs de Lorraine dans la chapelle des cordeliers où se trouve l’actuel musée lorrain.

 

La guerre de 30 ans qui éclate en 1618 va donner à son œuvre une dramatique actualité.

Les grandes misères de la guerre constituent une œuvre maitresse de Callot. Série de 18 planches gravées en 1632, éditées en 1633. Le titre fait 18x 8cm et les autres 183 à 188 mm sur 80 à 83 mm.

les petites misères de la guerre : 7 planches de 11x 5 cm gravées en 1632 éditées en 1635.

Les médecins lui ordonnent d’abandonner son travail mais il voulut consacrer ses dernières forces à parachever son œuvre, ne trouvant de charme à la vie que dans son travail. Il faut croire que Catherine Kuttinger ne fut pas pour lui une autre Signora Bianca.

 

Il grava encore, semblant renaître à la vie, « La petite treille ». Qui sait si Callot, désabusé de tout, lui qui maniait la pointe du graveur comme il aurait écrit, N’a pas mis dans cette œuvre son dernier rêve ? « L’épanouissement de la nature et la joie sereine des paysans ».

"L’épanouissement de la nature et la joie sereine des paysans"

Callot mourut le 25 mars 1635 âgé de 42 ans. On l’inhuma dans la chapelle des Cordeliers parmi les sépultures des ducs de Lorraine. Son portrait peint sur marbre par son ami Michel Lasne est suspendu au dessus du tombeau. Son ami Israël Henriet éditera ses œuvres allant même parfois à les signer de son nom. Callot lui ayant confié ses cuivres et la charge de les éditer. Ce n’était pas forcément la coutume que les artistes signent leurs œuvres. Israël Sylvestre son neveu en héritera à son tour. Leurs bustes sont placés de chaque côté de la statue de Callot place Vaudémont.

En 1793, les sans culottes croyant avoir à faire à un grand duc mutilèrent le portrait. Après la révolution française, les cendres de Callot retrouvées en 1825 ont été religieusement transportées et il repose côte à côte avec les ducs de Lorraine dans la chapelle des cordeliers où se trouve l’actuel musée lorrain.

 

La guerre de 30 ans qui éclate en 1618 va donner à son œuvre une dramatique actualité.

Les grandes misères de la guerre constituent une œuvre maitresse de Callot. Série de 18 planches gravées en 1632, éditées en 1633. Le titre fait 18x 8cm et les autres 183 à 188 mm sur 80 à 83 mm.

les petites misères de la guerre : 7 planches de 11x 5 cm gravées en 1632 éditées en 1635.

Les grandes misères de la guerre 1633 "La pendaison"

Les grandes misères de la guerre 1633 "La pendaison"